En entendant les échos radiophoniques de la grève des marins pécheurs ce week-end, qui pose le problème de la hausse du prix du gazole, je n'ai pu m'empêcher de penser à Second Life. En effet, nous avons là, déjà, un cas très concret où il devient trop coûteux de se déplacer. Le stock de pétrole disponible ne pouvant que décroître, le nombre de résolutions possibles sont faibles:

1. Abandon de la pêche en mer ou haute mer comme activité économique et vivrière;
2. Multiplication du prix du poisson péché en mer ou haute mer;
3. Remplacement des chalutiers actuels par des navires consommant peu ou pas de gazole.

J'exclue, évidemment, le subventionnement du gazole - que demandent les marins-pêcheurs - comme solution à long terme, le prix du gazole ne pouvant qu'augmenter de manière exponentielle dans les prochaines années.

Le fait est que nous avons besoin de manger. Aussi les 2 premières solutions devraient nécessairement s'accompagner de l'accroissement de la pisciculture. Mais quel est le rapport avec les mondes virtuels? J'y viens ;-)

L'être humain n'a pas que besoin de nourriture pour vivre. Il a aussi besoin d'interactions avec ses congénères, d'échanges, bref, de vie en société. Et les mondes virtuels permettent justement cette vie en société, parfois expérimentale, alors que le coût des déplacements va augmenter de plus en plus, tout en répondant à une nécessaire démocratisation de cette vie sociale.

La dématérialisation des échanges ne remonte pas aux dernières décennies: livres, lettres, ventes par correspondance (je parle des catalogues imprimés, pas encore du web), téléphone, mails, web, e-commerce, mondes virtuels, tout cela fait partie du même mouvement.

Les critiques et moqueries qui sont portées contre les mondes virtuels actuellement sont les mêmes qui étaient portées contre le web il y a dix ans: il faudrait avoir une bonne connexion, du bon matériel, le contenu serait pauvre, on y trouverait surtout des matériaux à caractère sexuel, ils ne seraient accessibles qu'à quelques uns. Je suppose que les mêmes critiques étaient portées contre les parchemins, l'imprimerie et les livres. Aujourd'hui, plus personne ne dit que le web est inutile (et encore moins les livres... sauf dans les dictatures, évidemment, ou bien dans des communautés humaines dites «archaïques»). Je me dis que ceux qui rejettent les mondes virtuels aujourd'hui pourraient bien être ceux qui feront du business ou tiendront des institutions dans ces mondes demain.

Voilà, en ce lundi de Pentecôte, sans doute habité par un esprit d'évangélisation, ma petite contribution au débat... pas étonnant que ce billet ait commencé par une histoire de pêcheurs ;-)