Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche





jeudi 22 février 2007

Interviewé par VodkaPomme sur les QG politiques.

Alors que j'étais mardi au QG virtuel et officiel de Ségolène Royal (slurl), je me suis fait apostropher par VodkaPomme Oh, blogueur qui faisait un écran sur les QG politiques sur Second Life. J'arborais en effet le tag *Voynet 2007* qui surprend du fait de sa nouveauté dans le jeu. J'ai dû faire du camping pendant cinq jours pour acquérir les 100 malheureux Linden Dollars qui me permirent de créer le groupe, ce qui explique qu'il est plus réçent que moi et non concomitant à ma «naissance».

VodkaPomme Oh voulait principalement savoir si les Verts avaient un QG sur SL et s'ils en voulaient un. J'ai accepté de répondre à ses quelques questions au cours d'une interview par IM, juste le temps de me téléporter dans un lieu agréable et qui ne lague pas (slurl) (découvert grâce à Nessy Lupino). Pourquoi avoir accepté cette interview? Simplement parce qu'il permettait de parler des Verts, de la candidature de Dominique Voynet à l'élection présidentielle française IRL.

Ce qu'a retranscrit VodkaPomme Oh de notre discussion, dans son article, est assez fidèle mais j'en ai dit plus, il a fait des coupes, choix éditorial qui est son droit (et, pour être transparent, il n'y a pas eu de relecture préallable à la publication). Je développe donc ici (je n'ai pas gardé la discussion).

First, je ne suis pas (encore?) adhérant ou militant Vert. Mais il se retrouve que je me retrouve dans les idées qu'ils développent. Le PS et l'UMP étant présents sur SL, il me semblait logique que les Verts y soient aussi. J'ai donc juste posé une petite brique.

Je ne connais pas de local ou permanence Verte sur SL. L'intérêt d'un lieu est pourtant évident, cela permet d'être un lieu d'information, de débats. Je vais souvent au local de la candidate socialiste car c'est un lieu de discussions, de débats. Il y a là des militants socialistes mais aussi des personnes en quête d'information, qui veulent pouvoir discuter de la campagne, des personnes qui ne vivent pas en France et qui veulent avoir un avis autre que la presse (souvent anglophone mais pas seulement) de leurs lieux de vies. Des soutiens du Comités du 29 mai sont là, mais aussi des sarkozystes. Un lieu pour les Verts pourrait être intéressant mais, pour le moment, le groupe comprend trop peu de membres pour l'organiser et le tenir. Si quelqu'un à quelques mêtres carrés pour héberger un panneau d'info...

Un lieu peut aussi permettre la maîtrise des sujets de débats. Les socialistes ont montré une voie, en adaptant le lieu en fonction de l'expérience acquise. Pour le moment, il y a le groupe et, si le besoin s'en fait sentir, il y a suffisamment de lieu à «squatter» dans SL. Du fait des problèmes de lag, de la difficulté de débattre quand de nombreuses personnes parlent en même temps, de petits lieux de discussion peuvent être des plus, sur le modèle des réunions d'appartements IRL.

Parce que, même si les Verts ne sont pas officiellement présents sur SL, l'écologie, l'environnement font parties des préoccupations majeures de ce multivers. On pourrait presque dire que la préoccupation environnementale est intrinsèque à SL: le nombre de prims est limité, les lieux doivent être pratiques, accessibles. Le lag est la pollution majeure des avatars. A part dans les bacs à sable, il n'est pas bienvenue d'abandonner ses objets n'importe où. SL est un univers permanent et n'est pas une poubelle. Mais, en plus de cette donnée interne au jeu, en permettant des rencontres en ligne, SL permet d'économiser de vraies voyages en avion. Que ce soit pour IBM ou pour Greenpeace, de vraies réunions ont lieu qui permettent d'organiser le réel tout en limitant l'impact sur l'environnement (c'est aussi économiquement rentable, je ne me fais pas d'illusion).

La sensibilité écolo sur SL est réelle. J'ai, évidemment, cité l'île Verte (slurl) des Humains associés, promoteurs de la néthique. Mais j'ai aussi cité Nessy Lupino. J'aurai pu parler de Terminus, des fleurs canons. J'aurai pu parler des groupes qui s'appellent Clean Energy Now, EcoTopia, All about water, Greenpeace Supporters... et sans doute bien d'autres que je n'ai pas vu, que j'ai oublié. J'aurai pu parler de Better World Island (slurl) ou des groupes comme la Tribu. Il aurait aussi fallu citer tous les lieux qui sont recrées, qui participent à une certaine forme de conservation de notre patrimoine architectural, environnemental, mais je ne suis qu'un noob, je ne fais que commencer à explorer. J'ai, par contre, cité Commonwealth Island (slurl), puisque j'y étais.

Enfin, VodkaPomme Oh me fait dire que la seule chose que je regretterais serait que des militants identitaires viennent perturber les débats au Comité d'avenirs. Je ne me rappelle pas tout à fait avoir dit cela. C'est VodkaPomme qui m'a demandé si les identitaires venaient pour perturber, ce qui me semblait une évidence. Ce n'est pas un regret (je n'en suis pas responsable), mais une constatation. Plus sérieusement, la seule chose que je regrette vraiment c'est le faible pourcentage d'intentions de votes pour les Verts et, donc, pour Dominique Voynet, ce que même des socialistes ont dit regretter, deux choses que j'ai pu dire à VodkaPomme. Et, ça, nous en sommes tous responsables.

vendredi 16 février 2007

Même sur SL, le physique est facteur de discriminations.

Peut-être avez-vous vu l'extraordinaire documentaire en deux parties, sur Canal +, Dans la peau d'un noir. Si vous ne l'avez pas vu, grâce à Second Life, vous pouvez revivre cette expérience. C'est simple car, sur SL comme dans la première vie, la couleur de la peau n'est qu'un critère parmi d'autres du physique. Ce n'est pas ce qui fait votre personnalité mais cela fait partie de ce que les autres voient de vous. La grosse différence entre la réalité et Second Life c'est que dans SL vous pouvez changer de couleur à volonté, changer votre sexe et toutes vos particularités physiques. Etre défini par rapport à la couleur de sa peau, de son genre, dans un univers où il est si facile de changer l'une et l'autre est totalement absurde... comme dans la vie carbonée.

Pourtant, malgré le premier des 6 commandements de Linden, le racisme a court sur SL. Vu que les avatars sont manipulées par des humains, il n'y a pas aucune raison pour que le clavier serve de préservatif.

Actuellement, ma peau est bleue, sans doute inspirée par les Vinéens et Zotriens. Je ne savais pas que c'était aussi la couleur de Yadni Monde mais je ne dois pas être le seul puisque je suis régulièrement traité de «schtroumpf». Qu'on ne me dise pas que c'est plus facile à écrire que «Mascottus» ou «Masco» et que c'est pour faire simple! Je prends volontairement cet exemple car la peau n'est pas naturellement bleue IRL, même si l'indigo peut faire donner aux Touaregs le surnom d'hommes bleus. Je ne voulais pas propager des insultes racistes qui ont cours dans la société carbonnée mais changez juste votre couleur de peau, balladez vous, et vous lirez, malheureusement, assez rapidement, des paroles blessantes, choquantes.

Mais, cette expérience de la lourditude de nos contemporains peut continuer: si vous êtes un homme IRL, je vous invite à devenir une femme in game, au moins dans l'apparence physique, même si c'est pour peu de temps. Commencez par éviter le glamour pour les insultes, puis faîtes vous belle pour recevoir des propositions sexuelles...

Je ne sais pas si c'était différent avant, dans ce temps que Nephie Eerie et les anciens ont connu, avant la venue de partis politiques français sur SL, avant la surmédiatisation de ce multivers et l'arrivée de noobs qui ne connaissent pas l'univers des gamers ou même la netiquette. Je ne peux pas savoir puisque je suis aussi un nouveau venu. Par contre, j'ai aussi vu un avatar se faire agresser à cause de son prénom et je trouve ces comportements choquants, IRL comme InGame. En pronant l'humaniste dès son premier commandement, Linden Lab a clairement posé les limites entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas dans ce nouvel univers. Mais cela reste à construite dans tous les univers.

mercredi 14 février 2007

SL: terrain idéal pour la publicité.

Second Life est avant tout un univers visuel (et communicationnel, bien sûr!). Certes, on peut trouver du streaming audio, le transport de la voix s'étend, mais ce n'est pas l'essentiel. L'écrit est présent partout et, à certains endroits, jusqu'à la nausée. Il suffit de se rendre dans un Casino, une entrepôt de freebies pour être saisi par cela.

Cette facilité à la propogande n'a pas forcément été voulue. Au départ, l'écrit est là pour sa fonction utilitariste. Par exemple, s'il y a une boîte sur le sol, il peut être utile de savoir, avant d'aller vers elle, de la toucher, de l'ouvrir, ce qu'elle contient. C'est vrai pour une boîte seule mais imaginez une pleine salle de boîte! On a ainsi des messages qui apparaissent aux humains (pas aux avatars directement puisque, lorsqu'on prend un cliché, les messages n'apparaissent pas).

De même, les noms des groupes sociaux - éventuellement des statuts - peuvent apparaître au dessus des noms des avatars. Ce nom peut aussi être celui d'un mouvement politique, associatif, professionnel, linguistique... ou d'un night club! D'ailleurs, le nom de l'avatar lui-même apparaît (pour l'humain, pas pour l'avatar puisque lorsqu'on prend un cliché etc....).

Mais, là, ne sont abordées que les publicités vues par l'humain derrière son écran. Il existe aussi les publicités présentent «réellement» dans le monde de l'avatar, panneaux publicitaires, affiches...

Bref, Second Life pourrait être un cauchemard pour tous ceux qui trouvent déjà la First Life déjà envahie par la pollution publicitaire. Mais, tout comme, dans les moteurs de recherche où la sobriété d'un Google s'est imposée, ce sont les lieux sans publicité qui sont les lieux de la socialisation. Pour des raisons toutes bêtes:
  • C'est plus agréable à la vue.
  • Lorsqu'on veut discuter avec quelqu'un, on préfère être dans la forêt, au bord de l'eau, plutôt que dans un magasin de lingerie en période de soldes, au milieux des étiquettes.
Et puis, diminuer le nombre d'objets porteurs d'informations permet aussi de diminuer les prims et donc le lag dans les SIM. L'intérêt du jeu pourrait donc bien de ne pas reproduire l'agressivité publicitaire du monde réel. Car, sauf problème sur la grid de SL, la téléportation permet d'aller vers des lieux beaucoup plus plaisants très facilement.

dimanche 11 février 2007

L'espace privatisé.

«Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L'idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?» (Chef Seattle)

Faîtes un test. Là où vous êtes, envolez vous, tournez-vous vers le point cardinal que vous souhaitez, si possible en rentrant dans les terres et avancez en gardant le cap. Vous ne devriez pas tarder à entrer dans un mur virtuel (doublement), vous interdisant l'accès d'une zone.

Dans Second Life, tout espace et toute chose sont privés. Personne n'a encore inventé la molécule d'oxygène dans ce monde mais si cela était elle se serait soumise aux règles régissant la propriété intellectuelle. Cependant, lorsque c'est nécessaire à tous, les objets et lieux se retrouvent en freebies ou accès libres. C'est une question d'intérêt commun, pour le jeu, son développement, les liens sociaux, le businiess.

La privatisation de l'espace, son verrouillage absolu (il n'est, jusqu'à ce qu'on m'ait démontré le contraire, pas possible d'être un «sans doit d'accès»), les reconductions immédiates aux limites des propriétés forcément privées en cas d'expulsion, l'impossibilité d'entrer - il n'y a pas d'effraction possible - dans des zones fermées seraient, je l'espère, rejetée par les humains dans le monde réel. Jouer dans un monde où le capitalisme est (presque) absolu, est une choix, y être soumis sans possibilité de retour un autre.

Ah oui, la photo. Je suis devant une zone privée, où il m'est impossible d'entrer. Pourtant, comme vous le voyez, il y a de l'espace. Mais c'est fermé. Où est-ce? Dix Linden Dollars au premier qui trouve. Un détail permet de deviner.

samedi 10 février 2007

Premiers pas dans Second Life.

Je suis né dans Second Life il y a quelques jours. Après avoir optimisé mon affichage (résolution, cache, langue), grâce à Jeux On Line (fr), j'ai fait ce que font tous les newbies francophones (ou presque), je suis allé à l'école sur Gaïa. Là, on apprend beaucoup, on peut trouver ses premiers freebies, notamment des vêtements gratuits.

Mais vient rapidement la confrontation avec un des fondaments de SL, les Linden Dollars. Tout est, par défaut, privatisé dans SL. La gratuité est une exception même si, malgré cela, elle existe. Il existe de nombreux jobs sur SL. Cependant, avec mon jeune âge, j'ai surtout identifié:
  • Les métiers du sexe: escort girls, hôtesses, prostituées. Cela peut rapidement devenir lucratif mais il faut aussi investir en objets, éléments corporels. Cela me semble poser un problème: pourquoi faire cela dans SL alors que les humains trouvent cela humiliant, dégradant dans le monde réel?
  • La mafia. Le but est de «shooter» d'autres avatars. Idem que précédemment, il est nécessaire d'investir dans l'achat d'armes. Mais, il est aussi possible de trouver des armes gratuites. Et, comme précédemment, des questions d'ordre morale se posent. SL n'est pas un wargame mais il est ce qu'on veut en faire. En réaction à cela, on trouve des groupes policiers, des armées se montent. Certaines zones sont spécialisées dans le wargame et des zones interdisent l'usage d'armes. C'est beaucoup plus facile à faire que dans la réalité puisque les restrictions font parties des propriétés des terrains (privés, toujours, même s'ils sont à usage collectifs). Dans ce cadre, la néthiquette lancée par les Humains Associés est une excellente chose.
  • Le recrutement pyramidal. Par exemple, un recruteur cherche un noob pour l'intégrer dans un groupe. Pour un prix d'accès de 150L$, par exemple, 100L$ reviennent au recruteur et 50L$ au groupe. Le recruté se remboursera en devenant à son tour recruteur. C'est sans fin et j'ai du mal à voir l'intérêt de cette arnaque. Si on veut avoir des infos sur le jeux, si on veut s'intégrer dans un groupe, il en existe des gratuits. On retiendra principalement la Coopération française. Pour rejoindre ce groupe, faire une recherche dans l'onglet groupes de «Cooperation francaise» (sans accent, sans cédille... et sans guillemets, évidemment), cliquer sur le bouton «Join (L$0)» et accepter la fusion. Il est alors possible d'envoyer et de recevoir des messages par les messagerie instantanée (IM).
Lorsqu'on est plus expérimenté que je ne le suis, il est possible de gagner des Linden Dollars en créant et vendant des objets, en animant une zone particulière, un magasin... Il existe sans doute de nombreux métiers que je ne connais pas, qu'il me reste à découvrir. Heureusement, pour découvrir SL, pour discuter avec les gens, il n'y a pas besoin de payer. FredCavazza a par exemple organisé une visite guidée de SL, gratuite, mais on peut imaginer que le tourisme payant fera son apparition un jour (si ce n'est pas déjà fait).

Il faut relativiser l'argent qu'il est possible de gagner dans SL. Il existe un taux de conversion entre les L$ et les US$. Au marché LindeX, il faut aujourd'hui environ 268L$ pour faire un US$. Le salaire horaire minimum français est donc à plus de 2000L$. Ca calme. Les objets vendus à quelques Linden Dollars sont nombreux et une prestation est généralement payée quelques centaines de ces dollars.

Pourtant, sans être consumériste, il peut être intéressant d'avoir quelques L$ de côté: pour modifier et personnaliser son apparence (lorsque que, sur le Comité 748 de soutien à la candidature de Ségolène Royal à l'élection présidentielle française de la première vie, par exemple, beaucoup d'avatars se ressemblent - parce que par défaut - on a l'impression que le clonnage est déjà là, que cet environnement peut y préparer les humains). Mais cela peut être aussi pour créer un groupe (100L$), pour discuter à pluisieurs sans être dans le même lieu.

J'ai donc postulé comme pigiste dans un magazine. J'attends encore de savoir où je peux envoyer mes billets. Plus lent, mais pratique, il est possible d'être payé pour danser (dancing pad), pour rester assis (camping chair). Cela permet de générer du traffic pour le lieu concerné. Pendant l'écriture de ce billet, j'ai ainsi gagné un 30L$ au Casino Royale.